vendredi 12 septembre 2014

GERMINAL: Homeland



« Passez leur le POC pis y vont en raconter des buts !! »
L.L.

C’était au début du grand tout, du man itou, y'avait rien ou presque rien, qu’une faible lueur venue du Grand Nulle Part. Des bruits inaudibles, une musique sans note. Puis quelque chose dont je ne me souviens pas mais quelque chose qui a fini par me faire allumer l'esprit, le grand et le petit. L’Homme se mit lui-même en scène. Sa parole se fût. Son public se tût. 







Tête dans le plancher, coup de masse média, massacre de tronçonneuse, étang de temps à partager...J’AIME, JE PARTAGE, J’ANNULE. La craie chante sur le tableau des notes de passage. Les rires, diffus au début, émanent en augmentant de nos sièges où nous sommes rivés. Nos yeux qui dévisagent les phrases défilant sur le premier mur mûr du Théâtre de la Bordée...

En ce mois de l’année où l’été se pointe le bout du nez encore enrhumé, l’Homme émigre dans toute cette splendeur qui texte, qui tweet, qui surf, qui craque, qui crash, qui nage, qui coule. Il faut le voir se noyer dans cette marre hallucinante de mots nopatomés, se brûler la rétine sur les écrans multiples, baigner son regard dans le vide absorbant de l’autoroute cybernétique. 

On rit, on réfléchit; on s'excite, on se clame. Puis on se repose des questions qui nous fatiguent tant. On déménage de planète le temps d’une saynète. On pense avoir tout vu. AH! AH! AH! Mais on n’a encore rien vu. Croyez-moi, le théâtre d’Antoine Defoort et de Malory Georger nous en ont mis plein la tête avec LEUR tarte à la civilisation. Pour ma part, j’en reprendrais bien une autre pointe lors d'un futur Carrefour, le temps d'une prochaine découverte. 

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En compagnie d’Oscar Éric, quelques instants avant la représentation, j'ai eu le privilège de converser avec l’aimable Anne-Marie Olivier. Avons parlé de théâtre bien évidemment, surtout de son magnifique et sublime FAIRE L’AMOUR, que nous avions vu A. et moi le printemps dernier au Périscope. Ça a convaincu Oscar Éric de peut-être aller le voir à Montréal cet automne.  

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Et oui, cet automne est presque arrivé, ne reste plus que quelques jours encore pour amorcer une autre splendide saison théâtrale, comme une cinquième saison, celle qui nous emporte dans les hauts-lieux de l’Imaginaire cruel, réel, hyperactif, lunatique, ludique, sans détour ni compromis, toujours à l’affût de superbes complots, de ceux qui ne se vivent qu’en live, en compagnie de ceux et celles qui le font naître pour ne pas qu’il disparaisse…

Roland Lepage, le doyen y était également. Quel bonheur j’ai à chaque fois de croiser cet homme qui a tout donné, et donne encore, à cet art tant nécessaire qu’est le Théâtre. Il sera d’ailleurs au Trident l’hiver prochain dans LA RÉPUBLIQUE DU BONHEUR de Martin Crimp. C’est l’enfant terrible Christian «  Artaud » Lapointe qui en fera la mise en scène, une pièce que j’ai très hâte de voir.


GERMINAL










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